Serum
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Nicolas GAIGNARD
Coloriste : Nicolas GAIGNARD
Editeur: Delcourt
En 2050, la France est sortie de l’union européenne. Un régime politique autoritaire la dirige en mettant instrumentant la vérité comme une arme. On y suit Kader, ancien collaborateur politique du régime précédent, qui a subi une injection de zanédrine – sérum de vérité de nouvelle génération – qui l’oblige en permanence de dire la vérité.

L’histoire de cette BD sous-tends une série de situations intéressante. Si vous vous ne pouvez vous empêcher de dire la vérité, ce que vous pensez sans filtre et que les autres le savent, vous devenez directement discourtois. Vos collègues savent que vous ne les aimez pas, vous pouvez dire à la police ce que vous pensez, …
Mais surtout, vous passez pour un pauvre type, une sous-espèce. Pas moyen de composer, de mettre de l’eau dans son vin, éléments essentiels pour toute relation sociale (au moins au début). L’enfer est aussi l’absence des autres…

Cependant si l’histoire sous-tends ces situations intéressantes, le fond de l’histoire manque un peu de corps, allant dans une série de clichés. Je reste donc sur une impression de trop peu pour une bande dessinée d’anticipation.
Au dessin et à la couleur, Nicolas Gaignard ajoute à l’ambiance dépressive d’une France dans ses heures sombres : un dessin sans couleurs vives, terne, soutenant sans souci la morosité ambiante ainsi que la résignation ambiante de cette France de 2050.